« Visages de la démocratie »

L’exposition « Visages de la démocratie » est née d’une réflexion personnelle de Mafalda Rocha sur le 25 avril 1974 et sur les causes profondes qui ont rendu la Révolution des Œillets inévitable. Au fil de ses recherches, l’artiste s’est plongée dans des textes censurés, dans l’histoire de la dictature et de l’État Nouveau, ainsi que dans les parcours des hommes et des femmes qui ont résisté, lutté et souffert pour défendre la liberté.

En observant leurs visages, Mafalda Rocha les a d’abord perçus comme lointains, presque étrangers aux visages contemporains, à l’image de pages d’archives ou de vestiges d’une autre époque. Pourtant, il s’agit de visages de Portugais et de Portugaises résilients, convaincus de leur individualité et de leur intégrité : de véritables forces de la nature humaine, porteurs de courage, d’énergie et d’aspirations collectives. Ces visages racontent un long chemin, jalonné d’affrontements, de victoires et de défaites, depuis le renversement de la monarchie, à travers la dictature, jusqu’à la conquête de la démocratie.

L’exposition donne ainsi la parole à certains des nombreux textes et visages qui ont contribué à transformer les libertés de pensée, d’expression, de presse et de création artistique, ainsi que les droits et le respect de la dignité personnelle et civique de l’être humain. Elle met en lumière, au-delà de la censure, « celles et ceux » qui en furent les cibles, notamment à travers le crayon bleu, symbole emblématique de la censure et de cette époque.

La série se compose de 52 œuvres, dans lesquelles des visages dessinés au crayon – aquarelle, pastel ou autres techniques – se superposent à des textes censurés ou liés à la censure. La couleur bleue, référence directe au crayon bleu, traverse une grande partie des œuvres, à la fois comme mémoire et comme dénonciation.

L’exposition présente ainsi des traces de l’Histoire : des visages qu’aucun crayon bleu, qu’aucune censure, n’a pu effacer ou gommer. Au-delà de l’hommage, « Visages de la démocratie » se veut une invitation à la réflexion sur la liberté de pensée et d’expression, ainsi que sur le rôle de chacun dans la défense permanente des valeurs de Liberté, Égalité et Fraternité.

BIOGRAPHIE

Mafalda Rocha est artiste plasticienne. Sa peinture habite un territoire contemporain et expressif, où se croisent émotion, matière et conscience. Entre paysages sensibles et thèmes sociaux, elle explore la dignité du geste et l’écoute du monde. Elle développe actuellement deux séries itinérantes : « pela janela do olhar/escritariapenafiel » (par la fenêtre du regard/écriturepenafiel), où elle fusionne le visage et le mot littéraire ; et « rostos da democracia » (visages de la démocratie), où elle rend hommage à des figures de la liberté sur des textes censurés.
Née à Arouca, elle réside à Penafiel.
Professeure diplômée, elle a enseigné pendant 34 ans et se consacre désormais exclusivement à la peinture.
Artiste, elle a étudié les arts plastiques-peinture à la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Porto, dans le cadre de modules d’enseignement uniques, et a obtenu son diplôme avec un projet de peinture.
Membre des Artistes de Gaia – Coopérative culturelle.
Membre de l’ACCIG – Association Culture, Connaissance et Égalité des Genres.
Membre du CACAB – Cercle Artistique et Culturel Artur Bual.
Collaboratrice à la revue [sem]Equívocos, de littérature et d’art, Grupo Criador Editora, Espinho, de 2017 à 2024.
Depuis 2008, elle a réalisé plusieurs expositions individuelles au Portugal et au Consulat du Portugal à Paris et a participé à diverses expositions/projets collectifs au Portugal et à l’Art Gallery de New York.
Elle est représentée dans plusieurs collections privées au Portugal et à l’étranger, ainsi que dans une collection institutionnelle au Portugal, celle de la mairie de Penafiel, avec la série « PELA JANELA DO OLHAR – Festival Literário ESCRITARIA », série qui fait l’objet d’une tournée et à laquelle s’ajoute chaque année une nouvelle œuvre de l’auteur/e à l’honneur lors du Festival littéraire Escritaria, à Penafiel.