Tout l’univers

De l’infiniment petit à l’immensément grand, le monde nous échappe. La science tente de l’éclairer. Mais, à force de courir après les mystères du monde, elle s’éloigne de nous. Nous restons là, stupides, devant le cosmos. Et si l’art pouvait rétablir un lien ? C’est le pari de Xavier Veilhan et Alexis Bertrand. Au cœur d’une structure modulable, tramée de fils, de tubes et de sons, ils font surgir devant nous ces innombrables images que les savants ont forgées – ont rêvées ? – pour rendre raison du réel. Ils figurent ce qui nous dépasse, ramènent l’imperceptible à d’humaines dimensions, rendent visible l’invisible. Font entendre les rythmes inouïs, les harmonies silencieuses. La pensée est sensible : saisir, entendre, c’est comprendre ; savoir, c’est savourer. Qu’on ne s’attende donc pas à une froide et abstraite leçon. En nous livrant ces fragments de science, c’est un nouvel accès au monde que le spectacle nous offre.

L’œuvre de Xavier Veilhan interroge la modernité, à l’instar de la célèbre exposition Architectones sur le dialogue entre art et architecture. Il conçoit aussi de nombreuses pièces avec des musiciens comme Air ou Éliane Radigue pour SYSTEMA OCCAM, présentée en Europe et à New-York, et au TCi en novembre 2013. En 2017, pour la Biennale de Venise, son projet Studio Venezia propose une installation architecturale abritant un studio d’enregistrement où les visiteurs sont témoins d’un matériel sonore en formation. En 2019, il crée Compulsory Figures avec le danseur Stephen Thompson et, déjà, les musiciens Maud Geffray et Jérôme Tuncer. Nombre de ses créations sont le fruit d’une collaboration avec Alexis Bertrand, qui invente des scénographies d’expositions et de spectacles aux fortes qualités plastiques, immersives et sensorielles. La place du spectateur, sa perception ainsi que son ressenti sont au centre de son travail. Ils ont notamment conçu ensemble les spectacles Boucle en 2006 et Obliques en 2019, le film Vent Moderne en 2015 ou encore la sculpture dans l’espace public Vårbergs Jättar en 2020.