Récital de chant et piano
9 sept. 2025
17 oct. 2025
La chanteuse Tânia Valente et la pianiste Ana Jacobetty rendent hommage au ténor Gustav Romanoff Salvini, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, en interprétant des œuvres du chanteur ainsi que des compositions d’Arthur Napoleão, Luiz Costa, Cláudio Carneyro et Berta Alves de Souza.
Gustavo Romanoff Salvini (1825–1894), né en Prusse sous le nom de Gustavo Romanoff Ruzitska, fut un ténor, compositeur, et professeur de chant. Il étudia et débuta sa carrière en Italie, où il adopta le nom de Salvini, avant de se produire également en France, puis d’arriver à Porto en 1859. Un incident lui fit perdre la voix, ce qui le conduisit à se consacrer à l’enseignement, préconisant que les Portugais chantent dans leur propre langue.
En tant que compositeur, il se distingua par le Romanceiro Musical (1865) et le Cancioneiro Musical Portuguez (1884), deux recueils de chansons de chambre en portugais précédés de prologues innovateurs. Il fut pionnier en valorisant la sonorité de la langue portugaise dans la musique, en introduisant une approche scientifique dans l’enseignement du chant, avec des textes comme Réflexions sur l’Art du Chant et Mes leçons de Chant (la première méthode de chant écrite au Portugal) et en mettant en musique la poésie romantique portugaise, tentant ainsi de créer un « Kunstlied » national.
Parallèlement, il fut photographe, peintre et s’intéressa à l’alchimie, ayant des liens avec la Fraternité Rosicrucienne. Il lutta pour le progrès de la musique au Portugal, sollicitant le soutien de personnalités culturelles et même du roi, mais mourut pauvre, aveugle et sans reconnaissance, gardant jusqu’à la fin l’espoir que son œuvre serait valorisée.
En 2025, on célèbre le bicentenaire de sa naissance. À cette occasion, nous célébrons sa vie et son œuvre, tout en portant un regard sur certains compositeurs de la ville de Porto, ses contemporains ou successeurs, qui ont aussi, directement ou indirectement, contribué à la cause de la chanson savante en langue portugaise. Parmi ces compositeurs, on compte Arthur Napoleão, à qui Salvini confia la mission d’emporter les prospectus de son Cancioneiro au Brésil ; Luiz Costa, auteur de chansons dont aucune n’a encore été publiée ; Cláudio Carneyro et son élève Berta Alves de Souza. Tous deux étudièrent à Paris, et dans leur musique, on reconnaît des échos de la sonorité de Debussy et d’autres compositeurs français du début du siècle, habilement mêlés à la musicalité de la langue portugaise.
BIOGRAPHIES
Tânia Valente, chant
Docteure en Musique et Musicologie de l’Université d’Évora, la soprano Tânia Valente partage son activité artistique avec l’enseignement à l’École de Musique du Conservatoire National de Lisbonne ainsi qu’une activité de chercheuse au CESEM-NOVA/FCSH. Elle a commencé ses études musicales à l’Institut Grégorien de Lisbonne. Elle est diplômée en Langues et Littératures Modernes, spécialités Études Anglaises et Allemandes (Faculté des Lettres de Lisbonne), ainsi qu’en Chant au Conservatoire Supérieur de Musique de Lisbonne.
Ses axes de recherche portent notamment sur la science vocale, la pédagogie et les relations entre musique et littérature. Elle est régulièrement invitée à des conférences, auteure d’articles scientifiques et du livre A Língua Portuguesa no Canto Lírico (La Langue Portugaise dans le Chant Lyrique : contexte historique et relations entre technique et phonétique).
En 2017, elle a publié son premier album, Cancioneiro Musical Português de Gustavo Romanoff Salvini, en collaboration avec le pianiste Bernardo Marques et plusieurs invités, projet soutenu par la Fondation GDA. En 2020, elle a publié une édition critique moderne de As Minhas Lições de Canto : Notas ao Vaccai para uso dos portugueses, également de Gustavo Salvini, éditée par AVA.
Outre ses prestations en opéras et récitals au Portugal, en Belgique et en France, elle est membre du Chœur Gulbenkian.
Elle a été auteure et animatrice des émissions radio Claraboia : musique et littérature portugaises, Haskalah : Juifs dans la musique allemande et N’uma palavra (En un mot) sur RDP-Antena 2. Elle présente actuellement l’émission de radio Fora da Gaveta.
En 2023, elle s’est produite lors de la cérémonie officielle de la Journée du Souvenir des Victimes de l’Holocauste à l’Assemblée de la République portugaise, dans un récital intitulé Musique à Theresienstadt, avec la pianiste Ana Jacobetty.
Ana Jacobetty, piano
Ana Jacobetty a commencé ses études de piano et solfège à 5 ans, plus tard elle a étudié la composition avec Croner de Vasconcellos. À 18 ans elle a conclu, avec les plus hautes qualifications, le Cours Supérieur du Conservatório de Música de lisboa. La même année elle a joué comme soliste avec l’Orquestra Filarmónica de Lisboa, et plus tard avec l’Orquestra Sinfónica Juvenil, et a fait régulièrement des récitals de musique de chambre à la Radio, R.T.P. et différentes salles à Lisbonne et en province, avec la pianiste Olga Prats, le baryton Oliveira Lopes et des solistes de l’Orchestre Gulbenkian, entre autres.
Elle a fréquenté des master-classes, notamment avec Jorg Demus, Helena Costa, Luís de Moura Castro et Franco Pezzulo. En 1977/78, elle a été accompagnatrice au Conservatoire de Lisbonne.
En 1978 elle a obtenu une bourse pour travailler avec Louis Hiltbrand, dans sa classe de Perfectionnement et Virtuosité au Conservatoire de Musique de Genève. Elle y a accompagné les classes Supérieures et de Virtuosité de chant et de plusieurs instruments, mais aussi des cours privés de maîtres tels que Pierre Fournier et Hugues Cuénod.
Pendant son séjour en Suisse elle a fait des récitals avec chant et instruments, notamment avec des solistes de l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR), de l’Orchestre de Chambre de Lausanne et de l’Orchestre Gulbenkian. Elle a joué comme pianiste supplémentaire à l’OSR, et a aussi donné des leçons privées de piano.
Elle a participé à des concerts organisés par : Radio-Télévision Suisse Romande, Centre International de Percussion, Société Internationale de Musique Contemporaine, Ensemble Bartók, Juventude Musical Portuguesa et Fundação Calouste Gulbenkian. De 1980 à 1982 elle a accompagné le chœur “La Psalette de Genève”.
De retour au Portugal en 1998, elle a poursuivi sa carrière de pianiste d’ensemble, et a repris également son travail d’accompagnatrice : master-classes, chœurs (Gulbenkian, Teatro National de S. Carlos), écoles (Conservatoire de Lisbonne, École Supérieure de Musique). Elle a continué de collaborer avec les orchestres Gulbenkian et Sinfónica Portuguesa.
Paralellement, elle a développé une activité de co-répétitrice pour des spectacles lyriques (Teatro Nacional de S. Carlos, Teatro Nacional S. João, Centro Cultural de Belém, Festival de Ópera de Óbidos, Festival Rota dos Monumentos, Eventos Ibéricos).
Dans les 20 dernières années elle a diversifié et élargi son répertoire, embrassant des styles comme le Cabaret et le Théâtre Musical. Elle a participé comme pianiste et directrice musicale dans des spectacles comme « La Folle Journée, scènes des Noces de Figaro », mise en scène Mário Redondo, et plusieurs pièces de théâtre avec le groupe anglais The Lisbon Players.
Elle a obtenu sa licence à l’École Supérieure de Musique, où elle a été professeure entre 2000 et 2006.
En partenariat avec la Chaire Lindley Cintra de l’Université Paris Nanterre et le Lectorat de langue et culture portugaise de l’Université Paris 8 de Camões – Instituto da Cooperação e da Língua.
Vendredi 17 octobre
20h
Gratuit
Entrée libre
Dans la limite des places disponibles