La technique de la faïence stannifère

Le Mexique est un pays « fait main », un pays aux terres colorées et au parfum d’avenir. Son histoire, de l’époque préhispanique à nos jours, se lit dans chaque pièce d’argile, dont la fabrication provient des mains agiles des artisans.

La technique de la faïence stannifère, communément appelée Talavera d’après le nom de la poterie espagnole de Talavera de la Reina, est arrivée en Nouvelle Espagne au milieu du XVIe siècle par influence de l’Espagne, elle-même imprégnée de la tradition céramique du monde arabe (depuis le IXe siècle), de la séduction du bleu des porcelaines orientales et, au XVIIe siècle, de la palette polychrome de la Renaissance italienne. Les premiers céramistes espagnols et italiens de Talavera de la Reina, de Puente de Arzobispo, de Séville, de Gênes et de Ligurie, entre autres villes, sont arrivés à Puebla de los Ángeles, Mexico et Tlaxcala et s’y sont installés. Ils ont transmis leur savoir de père en fils et de maîtres à apprentis en s’appuyant sur la sagesse locale des peuples indigènes dans le maniement de l’argile, fournissant une riche histoire à cette technique toujours populaire aujourd’hui.

La conférence sera menée par Emma Yanes Rizo, titulaire d’un master en Histoire de l’Université Nationale Autonome du Mexique et d’un doctorat avec mention honorable en Histoire de l’Art de l’Institut de Recherches Esthétiques de la Faculté de Philosophie et de Lettres de la même institution. Elle se spécialise dans la technique et production de la faïence stannifère ou Talavera de Puebla et est chercheuse à la Direction des études historiques de l’Institut Nationale d’Anthropologie et Histoire à Mexico, agréée depuis 2018.