Journée d’études : Sensations Animales

Si les animaux « conjuguent les verbes en silence » selon la tournure de Jean‑Christophe Bailly, ils inspirent et nouent de nouvelles relations avec la création chorégraphique contemporaine : de l’animal acteur à la dénonciation des conditions d’élevages indignes ou de leur extinction, en passant par la simulation motrice des comportements animaux comme source de nouveaux gestes et spatialités, les inspirations éthologiques et écologiques semblent ainsi foisonner.

Plus récemment, des artistes enquêteurs et enquêtrices s’emparent du réel et des enjeux sociaux autour des problématiques animales, questionnant la complexité du monde et la place du sauvage. Des chercheur.e.s, un brin artiste, empruntent également aux cultures animales pour explorer notre sensibilité au monde.

Enfin, les explorations sensationnelles les plus singulières sont peut‑être celles basées sur notre histoire commune comme le proposent certaines pratiques somatiques (BMC, Rolfing…). Se dessine alors un paysage dansé zoo‑poétique où les communautés biotiques s’élargissent et les imaginaires se nourrissent, où les corps s’affutent de compétences perceptives et avec elles des tentatives de décentrement voire de perspectivisme pour penser les milieux partagés.

Ces journées tenteront d’étudier la présence animale dans les processus de création chorégraphiques (textes, images, œuvres, pratiques) lors de conférences mais aussi en proposant des expériences depuis la place de spectateur et spectatrice ou encore celle du danseur.se/somatonaute. Les ateliers pratiques inviteront à (re)devenir animal par l’émulation perceptive, la simulation motrice et d’autres chemins pour mobiliser la matérialité et l’image du corps des participant.es… et ainsi interroger collectivement sous un nouvel angle le « nous » du slogan militant « nous sommes la nature qui se défend ».