Inutile de se laver les mains

Inutile de se laver les mains est une exposition où l’artiste Lulio García dévoile ses œuvres les plus récentes, élaborées au cours des trois derniers mois. Ce projet, enrichi par son séjour à la Cité internationale universitaire de Paris, offre une perspective riche et nuancée à chaque pièce exposée.

Le titre intrigant, Inutile de se laver les mains, est l’épicentre d’un projet artistique réfléchi : l’exposition se déroule comme un dialogue visuel entre des formes et des textures évoquant la fluidité de l’eau, plongeant le spectateur dans un état délicat entre pureté et saleté. Cette métaphore artistique puissante trouve écho dans la purification échouée de l’État Équatorien, actuellement en proie à un conflit armé interne, et souligne les défis et les ambiguïtés de ce processus. L’artiste prête une voix à l’absence qui s’installe, créant un espace pour ceux qui ont disparu pendant le tumulte du conflit. Chaque œuvre devient ainsi à la fois un mémorial, une expérience immersive et une méditation artistique profonde nous confrontant à la complexité de la purification sociale et nous incitant à réfléchir aux notions de propreté, de pureté, de résilience et à la futilité de certains gestes face à l’injustice de la perte humaine.

Biographie
Lulio García, artiste originaire d’Équateur, explore les problématiques universelles de la violence à travers son œuvre engagée. Son travail récent s’inscrit dans le cadre de l’art mémorial contemporain, une notion fondamentale qui guide ses recherches artistiques et philosophiques. Détenteur d’un M2 en recherche en Art Contemporain et actuellement en cours de préparation d’un M2 en Philosophie et Histoire de l’art à Panthéon Sorbonne, Lulio puise dans la pensée de philosophes français tels que Deleuze et Étienne Souriau pour éclairer et formaliser ses idées.
Depuis son arrivé à Paris en 2020, il a travaillé ses œuvres au sein de la Maison du Portugal à la Cité internationale universitaire. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions, notamment : Être ce qu’on ne doit pas être, soutenue par la Fondation suisse et l’Ambassade d’Équateur en France, et l’exposition collective Limites : Transformation, expansion et résilience au 59 Rivoli.
Sa démarche artistique est profondément influencée par ses expériences vécues dans son pays d’origine. Les métaphores de l’absence, de l’exil et de la disparition occupent une place centrale et vibrante au sein de sa production artistique. Ces thèmes, empreints de significations poignantes, servent de toile de fond à une exploration artistique qui transcende les frontières, invitant le spectateur à réfléchir sur la complexité humaine et les conséquences de la violence et la cruauté dans notre monde.