Forever

Après la vie ? La mort, bien sûr. Oui, mais après la mort ? La vie, bien sûr. La vie, vraiment ? Mais laquelle ? Sur l’Adieu et sur l’Après, sur les moyens de défier la mort et de ne pas trépasser tout à fait, nous cogitons bigrement. Nous prévoyons, redoutons, élucubrons. Questionnements et fantasmes, saintes pétoches et grandes espérances : il y a tempête sous nos crânes. Mais on est adulte. On sait se tenir. On garde ça pour soi. Les enfants n’ont pas ces préventions. C’est à eux que Tabea Martin a demandé de parler de la mort et de l’immortalité. Et ils ont répondu avec une liberté, une hardiesse, un sens du jeu qu’on leur envie. De ce matériau, la chorégraphe suisse et ses danseurs tirent une série de miniatures captivantes, désarçonnantes et ludiques, où les vivants défuntent, mais où, à la fin des fins, rien ne finit.

Originaire de Suisse, Tabea Martin suit sa formation aux Pays-Bas, à la Haute école des arts d’Amsterdam puis à l’Académie de danse de Rotterdam. À partir de 2004, elle crée différentes pièces qui tournent dans toute l’Europe. Pink for Girls & Blue for Boys (2016), And Duet for Two Dancers (2011). Avec sa compagnie implantée à Bâle, elle développe une expression chorégraphique à la théâtralité ludique et déjantée. Ses dernières créations, Nothing Left qui aborde le thème de la disparition, Geh nicht in den Wald, im Wald ist der Wald dont le propos porte sur la discrimination, ou Demain est annulé sur la nécessité d’une mutation, traduisent comme pour Forever la grande faculté de Tabea Martin à conjuguer fantaisie et profondeur.