Présentation des ateliers amateurs 2024 – 2025
21 juin 2025
14 juin 2025
Anonyme, Sans titre [Portrait de deux étudiants africains dans la cour d'honneur de la Sorbonne, devant la Chapelle Sainte-Ursule], années 1960 MEAE, Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve, Photothèque du ministère de la Coopération, A200031 ©droits réservés
Informations pratiques
Ce colloque propose un voyage à travers les parcours, les luttes et les mémoires étudiantes africaines en France. Chercheur·e·s, artistes, écrivain·e·s et étudiant·e·s partageront leurs regards pour mieux comprendre les enjeux passés et actuels. La journée sera aussi l’occasion de découvrir des archives photographiques et filmiques, ainsi que de visionner le court-métrage Le retour des femmes colibris de Patricia Kaersenhout, qui invite à réfléchir sur les mémoires invisibilisées.
UNE PRÉSENCE ANCIENNE EN CONSTANTE ÉVOLUTION
Depuis l’entre-deux-guerres, la France accueille des étudiant·e·s africain·e·s. D’abord peu nombreux, certains, à l’image de Léopold Sédar Senghor, marquent l’histoire. Après 1945, leur présence augmente considérablement, en raison du manque d’universités en Afrique, avant de ralentir dans les années 1970 sous l’effet de la création d’établissements locaux, de la baisse des bourses et du durcissement des conditions de visa. En 1999, ils ne représentent plus que 49 % des étudiants internationaux en France. Leurs parcours, rarement linéaires, font l’objet d’études visant à mieux comprendre leurs expériences et leurs attentes.
UN GROUPE SOCIAL À PART ENTIÈRE
Ce colloque s’interroge sur la cohésion du groupe que forment les étudiant·e·s africain·e·s en France : constituent-ils une entité sociale homogène ou sont-ils marqués par la diversité de leurs origines, parcours et statuts ? Il explore leurs motivations, leurs attentes et leurs trajectoires, en accordant une attention particulière aux étudiantes, longtemps minoritaires.
L’impact de leur formation en France sur leur avenir professionnel est également questionné, tout comme leurs choix de destination après leurs études : retour au pays, installation en France ou mobilité vers d’autres horizons. Leur engagement associatif, syndical et politique sera aussi au cœur des échanges. Enfin, le colloque mettra en lumière les défis spécifiques des étudiant·e·s non francophones, pour qui la langue peut représenter un enjeu majeur.
UNE ANALYSE À TRAVERS LE TEMPS
Ce colloque adopte une approche historique, du milieu du XXe siècle à aujourd’hui, pour analyser l’expérience des étudiant·e·s africain·e·s en France. Les différences entre générations, l’impact de la mémoire coloniale et les liens avec le pays d’origine figurent parmi les axes d’étude. Une attention particulière est portée aux étudiant·e·s exilé·e·s ainsi qu’à celles et ceux ayant suivi un parcours académique dans plusieurs pays. Des comparaisons enrichiront l’analyse, afin de mieux comprendre ces trajectoires diverses et d’identifier les contraintes et opportunités qui les façonnent à travers le temps.
PROGRAMME
Matinée | Fondation Lucien Paye
10h | Introduction
Par Abdoulaye Gueye (Professeur, Université d’Ottawa), Julie Peghini, directrice de la Fondation Lucien Paye (université Paris 8, CEMTI) et Michel Sot, ancien directeur de la maison (université Paris-Sorbonne)
10h | Ouverture
La Fondation Lucien Paye, haut-lieu de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France
Françoise Blum (CNRS, CHS)
10h45 | Le roman-photo de l’accueil. Reportages, mises en scènes et contrechamps d’étudiant·e·s africain·e·s en France
Aline Pighin (archives diplomatiques, CIRESC-EHESS) et Magloire Mpaka (artiste)
11h30 | Trajectoires de vie, trajectoires d’études
Modération : Pascale Barthélémy (EHESS, IMAF) et Alexis Roy (CNRS, IMAF)
Étudier pour immigrer : des étudiant·e·s algérien·ne·s dans les métiers de la santé, Salim Chena (LAM)
Les étudiants africains de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) : filmer, se filmer, se dire (années 1950-1960), Gabrielle Chomentowski (CNRS, CHS)
Étudiants africains à Strasbourg à l’aube des indépendances, Odile Goerg (Université Paris Diderot, CESSMA)
Les conséquences biographiques des migrations étudiantes algériennes : ce que la migration fait aux (projets d’) études, Roufaïda Henni (GRESCO)
Après-midi | Pavillon Habib Bourguiba
14h30 | S’engager
Modération : Faranirina Rajaonah (Université Paris Diderot) et Ophélie Rillon (CNRS, IMAF)
Le fonds Paule Fioux ou l’histoire d’un groupe de jeunes militants internationalistes au service de la révolution congolaise (1967-1972), Héloïse Kiriakou (Chercheuse indépendante)
Identités religieuses et politisation des étudiants camerounais en France, 1955-1970 : les étudiants de l’aumônerie protestante de Paris, Nadeige Ngo Nlend (Université de Douala)
Étudiants guinéens en France : de l’engagement anticolonial à l’exil, Céline Pauthier (Université de Nantes)
16h | Retours d’expérience
Introduction : La place de la France dans les mobilités contemporaines, Kevin Mary (ART-DEV, Université de Perpignan Via Domitia)
Echange entre :
Daniel Abidjo (CY Cergy Paris Université), Mahamat Nour Annouar (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Abdoulaye Diallo (Univ. Cheikh Anta Diop de Dakar et Directeur général de L’Harmattan Sénégal), Seynabou Diop ( Sciences Po), Jibrin Ibrahim (Université du Nigéria), Mutethya Ivia (University of Nairobi), Fabou Koulibaly (CHS), Phalonne Elda Mengome (IDHES, Université Paris VIII), Alfred Sawadogo (Université de Lille), Abdrahmane Tagourla (CHS)
18h | Dépasser le carcan colonial
Modération : Patrice Yengo ( CEAF, EHESS) et Julie Peghini (Université Paris 8, CEMTI)
Elara Bertho (LAM), Souleymane Elgas (chercheur, journaliste et écrivain), Gauz (écrivain) , Abdoulaye Gueye (Université d’Ottawa), Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye (écrivain), Allison Sanders (IMAF, FMSH) et Lilian Thuram (écrivain, ancien footballeur professionnel, fondateur de la Fondation Lilian Thuram-Éducation contre le racisme).
Soirée culturelle | Pavillon Habib Bourguiba
19h30 – 21h | Projection et discussion
Projection du film Le retour des femmes colibris, en présence de sa réalisatrice Patricia Kaersenhout
Ce court-métrage prend comme point de départ la célèbre conférence des artistes et écrivains de 1956 qui s’est tenue à la Sorbonne à Paris. Cette conférence était entièrement organisée par des femmes noires, mais aucune n’est montée sur le podium. Le film suit les conversations imaginées entre Joséphine Baker, Suzanne Césaire, Christiane Diop, Frida Kahlo et Paulette et Jeanne Nardal dans les coulisses de cette célèbre conférence.
Comment se fait-il que, même dans ce mouvement d’émancipation, un groupe reste exclu ? Et pourquoi nous nous «souvenons» si peu du rôle des femmes dans ces mouvements ?
Présentation de l’exposition Paris Noir Circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950 – 2000
Par Alicia Knock, conservatrice et commissaire au Centre Pompidou
Echange entre Patricia Kaersenhout, Alicia Knock et Merve Fejzula (historienne, University of Missouri)
Comité scientifique
Elara Bertho (LAM), Françoise Blum (CHS des mondes contemporains), Scholastique Dianzinga (Université Marien Ngouabi de Brazzaville), Daouda Gary-Tounkara (Imaf), Odile Goerg (Université Paris Diderot)), Pierre Guidi (IRD), Héloïse Kiriakou (Chercheuse indépendante), Mubarak Mahmud (INRAE) Nadeige Ngo Nlend (Université de Douala), Céline Pauthier (Université de Nantes), Julie Peghini (Université Paris8, CEMTI, Fondation Lucien Paye), Ophélie Rillon (Imaf), Alexis Roy (Imaf), Michel Sot (Historien), Guillaume Tronchet (IHMC), Elena Vezzadini (Imaf) .
Samedi 14 juin 2025
De 9h à 18h
Gratuit
Entrée sur inscription ici
Dans la limite des places disponibles
L’événement se déroulera sur deux maisons selon le programme : la Fondation Lucien Paye et le Pavillon Habib Bourguiba.