La communication non verbale dans l’interculturalité de la Cité internationale

Le Bureau des résidents (BDR) de la Cité internationale vous convie à sa toute première conférence dînatoire de l’année 2024. Explorez les subtilités de la communication non verbale dans l’interculturalité de la Cité internationale telle que l’expose Yves Winkin, anthropologue de la communication et la sociologue Marion Ink. Un dîner interculturel conclura l’évènement pour échanger et approfondir votre compréhension de ce sujet fascinant.

Dès le moment où l’on veut bien envisager la communication entre les individus comme n’étant pas seulement faite de paroles mais aussi de silences, de gestes, de jeux de regards alors il est possible d’aborder la « proxémique », la discipline fondée aux débuts des années 50 par l’anthropologue américain Edward T. Hall. Dans La Dimension cachée, il explique comment l’espace que les individus laissent entre eux dans différentes circonstances, des plus intimes aux plus formelles, participe pleinement à la communication. Il suffit d’observer les interactions dans les maisons du campus pour se rendre compte de la pertinence de cette vision du monde social.

Lors de cette conférence, Marion Ink exposera pourquoi les normes de sociabilités au sein des trois résidences qu’elle a étudiées en France, aux Etats-Unis et au Canada ont été si différentes : la première où les groupes d’amis visibles étaient composés de personnes issues de différentes région du monde, la deuxième, au contraire, était constitué de ressortissant-e-s de la même région, et la troisième peignait un tableau plus nuancé. Elle expliquera comment l’idéologie internationaliste mais surtout l’ingénierie institutionnelle de chaque maison a joué un rôle prépondérant sur les modalités de sociabilités effectives.

Biographies
Formé aux Etats-Unis par Erving Goffman et en France par Pierre Bourdieu, Yves Winkin a défendu à Liège en 1982 une thèse de sciences de la communication sur le mouvement des Maisons internationales américaines et leur dynamique interactionnelle. Enseignant-chercheur à l’Université de Liège, puis à l’ENS de Lyon et enfin au CNAM de Paris, il a introduit des générations d’étudiants à la « Nouvelle Communication », à l’anthropologie de la communication, à l’oeuvre d’Erving Goffman.

Marion Ink est sociologue à l’INSERM, au sein du Centre d’Études des Mouvements Sociaux à l’EHESS. Elle est autrice de l’ouvrage Le monde en miniature. Sociabilités en résidences internationales, paru en 2024 aux Éditions de l’EHESS. Dans ce livre, Marion Ink revient sur trois ethnographies qu’elle a menées dans des résidences internationales universitaires en France, aux États-Unis et au Canada. En décrivant les micro-interactions qui se jouent au quotidien, elle analyse les différentes relations qui s’y créent, leurs processus de développement, la gestion des conflits et de production de cultures locales et morales. Elle explique comment les idéologies historiquement marquées dans les maisons se traduisent dans les micros-interactions au quotidien.