[Vernissage] « Visages de la démocratie »

L’exposition « Visages de la démocratie » est née d’une réflexion personnelle de Mafalda Rocha sur le 25 avril 1974 et sur les causes profondes qui ont rendu la Révolution des Œillets inévitable. Au fil de ses recherches, l’artiste s’est plongée dans des textes censurés, dans l’histoire de la dictature et de l’État Nouveau, ainsi que dans les parcours des hommes et des femmes qui ont résisté, lutté et souffert pour défendre la liberté.

En observant leurs visages, Mafalda Rocha les a d’abord perçus comme lointains, presque étrangers aux visages contemporains, à l’image de pages d’archives ou de vestiges d’une autre époque. Pourtant, il s’agit de visages de Portugais et de Portugaises résilients, convaincus de leur individualité et de leur intégrité : de véritables forces de la nature humaine, porteurs de courage, d’énergie et d’aspirations collectives. Ces visages racontent un long chemin, jalonné d’affrontements, de victoires et de défaites, depuis le renversement de la monarchie, à travers la dictature, jusqu’à la conquête de la démocratie.

L’exposition donne ainsi la parole à certains des nombreux textes et visages qui ont contribué à transformer les libertés de pensée, d’expression, de presse et de création artistique, ainsi que les droits et le respect de la dignité personnelle et civique de l’être humain. Elle met en lumière, au-delà de la censure, « celles et ceux » qui en furent les cibles, notamment à travers le crayon bleu, symbole emblématique de la censure et de cette époque.

La série se compose de 52 œuvres, dans lesquelles des visages dessinés au crayon – aquarelle, pastel ou autres techniques – se superposent à des textes censurés ou liés à la censure. La couleur bleue, référence directe au crayon bleu, traverse une grande partie des œuvres, à la fois comme mémoire et comme dénonciation.

L’exposition présente ainsi des traces de l’Histoire : des visages qu’aucun crayon bleu, qu’aucune censure, n’a pu effacer ou gommer. Au-delà de l’hommage, « Visages de la démocratie » se veut une invitation à la réflexion sur la liberté de pensée et d’expression, ainsi que sur le rôle de chacun dans la défense permanente des valeurs de Liberté, Égalité et Fraternité.

Le vernissage, qui se tiendra le jeudi 8 janvier à partir de 19h00, sera marqué par une table ronde intitulée « Visages de la démocratie… hier, aujourd’hui et demain ». Elle réunira l’artiste Mafalda Rocha, Sara Novais Nogueira – fondatrice du projet Literando et organisatrice de l’exposition et du vernissage -, l’écrivaine Rosabela Afonso ainsi que le journaliste Carlos Pereira.

La soirée sera ponctuée de moments musicaux et poétiques, et se conclura par un porto d’honneur.

BIOGRAPHIES

Mafalda Rocha est artiste plasticienne. Sa peinture habite un territoire contemporain et expressif, où se croisent émotion, matière et conscience. Entre paysages sensibles et thèmes sociaux, elle explore la dignité du geste et l’écoute du monde. Elle développe actuellement deux séries itinérantes : « pela janela do olhar/escritariapenafiel » (par la fenêtre du regard/écriturepenafiel), où elle fusionne le visage et le mot littéraire ; et « rostos da democracia » (visages de la démocratie), où elle rend hommage à des figures de la liberté sur des textes censurés.
Née à Arouca, elle réside à Penafiel.
Professeure diplômée, elle a enseigné pendant 34 ans et se consacre désormais exclusivement à la peinture.
Artiste, elle a étudié les arts plastiques-peinture à la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Porto, dans le cadre de modules d’enseignement uniques, et a obtenu son diplôme avec un projet de peinture.
Membre des Artistes de Gaia – Coopérative culturelle.
Membre de l’ACCIG – Association Culture, Connaissance et Égalité des Genres.
Membre du CACAB – Cercle Artistique et Culturel Artur Bual.
Collaboratrice à la revue [sem]Equívocos, de littérature et d’art, Grupo Criador Editora, Espinho, de 2017 à 2024.
Depuis 2008, elle a réalisé plusieurs expositions individuelles au Portugal et au Consulat du Portugal à Paris et a participé à diverses expositions/projets collectifs au Portugal et à l’Art Gallery de New York.
Elle est représentée dans plusieurs collections privées au Portugal et à l’étranger, ainsi que dans une collection institutionnelle au Portugal, celle de la mairie de Penafiel, avec la série « PELA JANELA DO OLHAR – Festival Literário ESCRITARIA », série qui fait l’objet d’une tournée et à laquelle s’ajoute chaque année une nouvelle œuvre de l’auteur/e à l’honneur lors du Festival littéraire Escritaria, à Penafiel.

Sara Novais Nogueira est née au Portugal. Elle est titulaire d’une licence en éducation (Portugal – pré-Bologne) et a travaillé comme éducatrice/enseignante au Portugal. Elle s’est installée à Paris en 2012, où elle a travaillé comme éducatrice et également comme tutrice de portugais à l’Université Paris 4 – Sorbonne. Elle est titulaire d’un master en langues, littératures et civilisations étrangères et régionales – portugais, recherche (France – Sorbonne 4). Elle a fait partie du comité d’organisation du Printemps Littéraire Brésilien. Elle a participé au groupe de traduction Esther et au projet Mapas do Confinamento en tant que traductrice. Elle est directrice du Conseil culturel de l’A.I.L.D. – délégation française. Elle travaille à la conception de contenus pour des cours en ligne destinés aux éducateurs et aux enseignants du primaire (e-formatrice). Elle raconte des histoires dans des bibliothèques, des écoles et d’autres lieux. Elle participe à des conférences nationales et internationales liées à l’éducation et à la littérature lusophone pour enfants et adolescents. Médiatrice culturelle et linguistique et médiatrice de lecture. Elle est la mentor et l’organisatrice du projet LITERANTO.

Écrivaine, journaliste et conférencière, Rosabela Afonso est née et vit à Lisbonne. Elle est diplômée en langues et littératures modernes de l’Université Nova de Lisbonne. Elle a rejoint la RTP en 1974, où elle a travaillé pendant trente ans dans des domaines aussi divers que le centre de formation et la direction des programmes.
Elle est titulaire de la carte professionnelle de journaliste n° 3946A.
En 2005, elle a signé un protocole avec une chaîne de télévision chinoise (TVS), dont elle a été la représentante dans plusieurs pays, dont le Portugal, pour la production de documentaires.
En 2009, elle a fondé avec une amie l’ACCIG (Association pour la culture, la connaissance et l’égalité des sexes), dont elle a été présidente jusqu’à la fin de 2014.
Elle est membre de la Société portugaise des auteurs, du Conseil consultatif de la MEL (Femmes entrepreneurs de la lusophonie) et présidente de l’AG de l’AHSP, de l’Association Happy Schools Portugal et de l’ACCIG. Elle a reçu le prix « Mérito de Carreira » (Mérite de carrière), décerné par l’AMEEA, Femmes Entrepreneures Europe et Afrique/2022. Elle a collaboré, en tant que chroniqueuse, à des magazines et des journaux. Elle a participé aux éditions Poiesis Vol. XVII et Roteiro(s) da Alma, avec des poèmes et des contes. Elle est l’auteure de la collection pour enfants et adolescents As Mulheres e a República (Les femmes et la République), composée de six volumes consacrés à six femmes auxquelles elle rend hommage : Carolina Beatriz Ângelo, Adelaide Cabete, Maria Veleda, Ana de Castro Osório, Angelina Vidal et Emília de Sousa Costa.
Elle est l’auteure des biographies pour enfants et adolescents de Maria de Lourdes Pintasilgo, Maria de Lourdes, Curiosa e Brilhante (Maria de Lourdes, curieuse et brillante) et de Sophia de Mello Breyner Andresen, Os Tempos de Sophia (Les temps de Sophia) ; ainsi que O Visionário, un livre pour enfants et adolescents qui traite d’une réalité fictive et vise à promouvoir l’inclusion par la littérature et la lecture. Il comprend un QR code donnant accès au livre, qui peut être lu sur des plateformes numériques destinées aux personnes aveugles, un processus éditorial inédit au Portugal. Elle est également l’auteure de la pièce de théâtre Maria e Sophia, Confidências e Desabafos, de la chronique des mœurs O Chá da Joaninha et de O homem que atirou o cão pela janela, un appel à la lutte contre la maltraitance des enfants et des adolescents. En 2023, elle a publié son premier recueil de nouvelles, intitulé MULHERES – trilogias e outros contos (Femmes – trilogies et autres nouvelles), qui aborde la multiplicité des violences faites aux femmes, et O Efeito Viagem (L’effet voyage), une réflexion destinée à susciter le débat. Son dernier ouvrage publié, Vamos Navegar (Allons naviguer), est une invitation à rêver à tout âge.
Elle est co-auteure de O Voluntário, un livre de style « cadavre exquis », et de 50 anos 50 vozes 50 mulheres. Elle est commissaire de la première édition de la SAM – Semana Arte Mulher, au Portugal. Elle est l’auteure du projet « Mangualde.

Né à Vila Real en 1965, Carlos Pereira passe son enfance à Luanda (Angola) et son adolescence dans le village de Candedo, Murça. Il s’est ensuite installé à Paris où il vit depuis plus de 40 ans.
Il a obtenu une licence en physique fondamentale à l’Université des sciences de Paris Jussieu (Paris VII), puis a commencé à « vagabonder » dans divers autres domaines d’activité : il a été animateur socioculturel, directeur du Festival de théâtre portugais en France, formateur de dirigeants associatifs, organisateur de rencontres européennes de jeunes, metteur en scène de théâtre, professeur d’université… et pendant 5 ans, il a été responsable du marketing et des ventes d’une succursale de Portugal Telecom en France.
Dès son plus jeune âge, il a créé « O Candedense », un journal qu’il rédigeait chez lui, sur une vieille machine à écrire, dans le village où il vivait. Une fois en France, il a écrit dans pratiquement tous les journaux portugais publiés en France dans les années 80 et 90, a animé des émissions sur les radios portugaises de Paris, jusqu’à créer le LusoJornal, en 2005, qui reste le journal le plus lu par les Portugais de France, et a créé une société de production audiovisuelle dont le principal client est la RTP, mais qui a également travaillé pour la SIC.
Sur le plan journalistique, il s’est spécialisé dans les communautés portugaises et les questions liées à l’émigration et a réalisé plusieurs documentaires télévisés sur ce thème. Il travaille actuellement sur deux séries documentaires consacrées aux communautés portugaises en Suisse et au Luxembourg.
Il a été pendant 11 ans membre du Conseil des communautés portugaises, élu au suffrage universel, et a occupé les fonctions de vice-président (2 ans) et de président (3 ans) du Conseil permanent de cet organe consultatif du gouvernement portugais.
Il a été président fondateur de la Plateforme des médias portugais à l’étranger (dont il est actuellement vice-président) ; il est président de SEDES Europa, la première délégation à l’étranger de la plus ancienne association civique portugaise ; et il est président du Comité de jumelage de la ville de Groslay.
Il a été décoré par le président de la République de l’Ordre du Mérite.